Un nouveau portrait pour Tirséa Mortevue

U

Voilà presque deux mois que le Cœur de Talris, le pilote des Mystères de Kioshe, est sorti sur Amazon et j’ai donc eu des retours sur l’histoire, l’univers, l’ambiance… Je remercie les lecteurs et lectrices qui ont pris le temps de me faire ces retours. Je remarque d’ailleurs qu’ils ont tous été faits de manière constructive 🙂 L’idée de publier un pilote était d’aller rapidement au contact des lecteurs et je suis heureux que ça est fonctionné. Je tiens déjà compte de vos remarques dans l’écriture du second mystère (bientôt des nouvelles).

Certains retours m’ont pris de court. Ils concernaient la couverture et les illustrations des personnages principaux (Tirséa Mortevue et Ziûrn Cas’zoreil), réalisées par l’excellent Henrique Dld. Nous avions choisi une approche semi-réaliste assez proche de la bande-dessinée. Ces illustrations ont été appréciées mais elles ont semblé en décalage avec l’histoire à certain(e)s lecteurs/trices. J’ai donc dû creuser la chose.

Les Mystères de Kioshe mettent en scène une magicienne, aveugle et d’un âge entre 40 et 50 ans. L’univers n’est pas à proprement parler moyenâgeux. Il y a un fond antique et des inspirations de l’époque byzantine et de l’empire islamique. L’ambiance se veut mystérieuse, parfois étrange. La couverture a pu apparaître en décalage avec ces éléments :

  • Très inspirée par les canons de la BD et du jeu de rôle (voire du jeu vidéo)
  • Tirséa, pas vraiment représentée comme une femme d’âge mûr
  • Un côté un peu lisse

Henrique et moi nous sommes donc remis au travail pour explorer une piste alternative plus « réaliste ».

  • Nous avons opté pour un portrait de Tirséa plutôt que la scène dans le temple de Talris.
  • Je tenais à représenter Tirséa comme une femme de son âge (et ayant eu une vie difficile ces dernières années)

Le dernier point a posé problème. Il faut bien dire qu’il n’est pas si courant que ça de représenter des femmes entre 40 et 50 ans de manière relativement réaliste dans la fantasy (sans verser dans la caricature de la sorcière). Nous avons donc dû faire quelques recherches. Facebook et Twitter sont venus à notre secours pour lister des personnages féminins de la fantasy (merci à tous/tes ! Je mets à la fin de l’article tous les personnages récoltés). Nous avons également pu trouver des portraits magnifiques sur Pinterest.

Et voici le résultat. Pour ma part, je me sens plus en accord avec cette nouvelle illustration (même si j’aime beaucoup les premières aussi). Qu’en pensez-vous ?

Les exemples de femmes, entre 40 et 50 ans dans les romans de fantasy (avec quelques entorses).

Cette liste n’est certainement pas exhaustive, et je peux pas prétendre avoir tout lu ou vu. Je pourrais dire qu’il y a les figures classiques d’une part (ou inspirée par des figures classiques) comme Galadriel ou la Dame du lac mais qui ont souvent des rôle secondaires. Le moyen âge européen ne donne pas particulièrement un rôle principal aux femmes. Ce n’est qu’avec des romans de fantasy modernes qu’on commence à voir apparaître des rôle féminins principaux, empruntant aux canons du genre (ex. guerrières). Je trouve que J. K. Rowlings nous a fait avancer tout en restant dans un cadre relativement classique (ex. Dumbledore). Maintenant, force est de constater que les rôle féminins au-delà de quarante ans sont encore assez rares dans les récits de fantasy, ou du moins, c’est l’impression que j’ai.

  • Phèdre dans Imriel
  • Polgara la Sorcière dans la Belgariade
  • Marisa Coulter dans les Royaumes du Nord
  • La Crécerelle
  • Mémé Ciredutemps dans le Disque-monde
  • La sorcière Géloé dans l’Arcane des épées
  • La Dame dans les Chroniques de la Compagnie Noire
  • Dame Eboshi dans Princesse Mononoké
  • Lagertha dans la série Vikings
  • Lin Beifong dans la série Avatar
  • Mara dans la Quête de l’oiseau du temps
  • La Dame du lac dans le cycle arthurien
  • Galadriel dans le Seigneur des anneaux
  • Olenna Tyrell et Lady Stark dans le Trône de fer
  • Molly Weasley et Minerva McGonnagal dans les Harry Potter
  • Vellitt Boe dans La quête onirique de Vellitt Boe
  • Gaius Helen Mohiam, la révérende mère du Bene Gesserit, dans Dune

A propos de l'auteur

Benjamin Lupu

Historien de formation, passionné de sciences humaines, d'archéologie et des littératures de l'imaginaire, Benjamin Lupu est l'auteur des Mystères de Kioshe, a participé au recueil des Contes et récits du Paris des merveilles dirigé par Pierre Pevel et a publié Le Grand Jeu, un roman d'espionnage steampunk se déroulant à Constantinople.

Commenter

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.