La recherche web dopée à l’IA est-elle importante pour la promotion de nos livres ?

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Préambule : cet article parle donc d’IA générative. Je suis conscient que c’est un sujet qui déchaîne les foules, notamment du point de vue éthique (puisque des sociétés comme OpenAI ou Meta ont pillé sans vergogne textes et images pour entraîner leurs IA), mais aussi écologique car les centres d’hébergement nécessaires à ces solutions sont consommatrices de grandes quantités d’eau et d’énergie ; sans compter bien sûr, les conséquences sociales avec la disparition de corps de métier entiers ou la prolétarisation d’armées de petites mains pour optimiser les dites IA.

Seulement voilà, il semblerait que 76% des moins de 25 ans utilisent déjà ChatGPT, notamment pour la recherche, le sujet qui nous occupe aujourd’hui.

La recherche Google classique (déjà en partie dopée à l’IA) semble en passe d’être sérieusement concurrencée, voire remplacée par les réponses d’IA comme ChatGPT ou même Gemini (l’équivalent chez Google).

Cet article traite donc des éventuelles conséquences de ce changement pour notre activité : les lecteurs nous trouvent en partie grâce à Google aujourd’hui (même si des réseaux comme Tiktok sont très importants), mais comment le feront-ils demain (voire un peu aujourd’hui quand même) et est-ce que ça aura une conséquence sur nos activités de promotion ?

L’idée de cet article est partie d’un simple test : pour le Solstice des ombres, j’ai publié le glossaire du livre sur ce site afin que les lecteurs puissent y accéder via un QR Code placé dans le livre.

Mais de fait, ce contenu est indexé par le bot Google, si bien que lorsque je tape la requête “Qui est Damal Achantari ?”, Google me donne ce résultat.

Résultat Google classique pour la requête “qui est Damal Achantari ?”

Mais que se passe-t-il quand je tape la même requête dans ChatGPT Search ?

Réponse de ChatGPT Search pour la requête “Qui est Damal Achantari ?”

La différence est flagrante n’est-ce pas ?

Il peut le faire parce qu’il utilise la 4e de couverture du roman, des éléments promotionnels de l’éditeur et des chroniques détaillées, mais aussi grâce au fameux glossaire qui présente en détail la toile de fond du livre dans un format structuré.

Si je fais le test pour un personnage du Grand Jeu (livre pour lequel je n’ai pas de glossaire en ligne), on voit que ChatGPT est moins intelligent.

Réponse de ChatGPT à la requête “Qui est Martina Krelinkova ?”

Les IA comme ChatGPT Search ne change pas tout à fait les règles du jeu du fameux SEO (ou l’art de bien se faire référencer dans un moteur de recherche), mais il me semble que les IA apprécient et exploitent mieux des contenus longs et structurés dans les réponses qu’elles donnent.

Tout ça n’en est qu’aux balbutiements, mais je me dis qu’on a tout intérêt à mettre en ligne du matériel sur le légendaire et la toile de fond, évidemment, je me place dans les littératures de l’imaginaire. Les éditeurs devraient aussi fournir un petit cahier des charges aux chroniqueurs en leur demandant de bien citer les personnages et de parler du lore. Cela renforce ma conviction que si un écrivain fait l’effort de maintenir un site, celui-ci ne devrait pas se contenter d’être une vitrine ou un site d’actualité sur les sorties et événements de son auteur.

Qu’en pensez-vous ?

A propos de l'auteur

Benjamin Lupu

Historien de formation et passionné par les sciences humaines, l'archéologie et les littératures de l'imaginaire, Benjamin Lupu publie cette année Le Solstice des ombres, une fresque de dark fantasy qui plonge ses personnages dans les tourments d'une guerre de religion.

Auparavant, après avoir contribué aux anthologies du Paris des merveilles de Pierre Pevel, il a écrit Le Grand Jeu, une Histoire réinventée qui mêle steampunk et espionnage dans le cadre éclatant de l'Istanbul de la fin du XIXe siècle, ainsi que la série d'enquêtes de fantasy Les Mystères de Kioshe.

Ses récits explorent les méandres de petites et grandes histoires imaginaires pour narrer des choix difficiles, le courage, la fraternité, les amours, ainsi que la fantaisie et l'humour, qui jalonnent le destin.

2 commentaires

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  • Effectivement, la matière mise à disposition permet de tout de suite mieux cerner le livre et “valider ” son envie de le lire. Mais pour cela, encore faut-il que quelqu’un fasse la recherche adaptée. Comment générer cette première requête ?
    Et
    Cela pose la question du contenu autorisé aux IA (dossier de presse, 4e de couv, glossaire etc. ) versus le livre entier…
    Et
    (plus polémique peut-être, en tout cas plus lointaine )… Comment s’assurer de l’honnêteté/qualité de la réponse IA? Le seo classique peut être sponsorisé et joue sur le ranking. L’IA reprend tout ce qu’elle trouve, y compris les fakes (même involontaires) , les réponses des autres IA, les contenus malveillants… Les spoilers

    En tout cas, si l’on considère l’état de l’art, documenter ses œuvres est un moyen sûr pour mieux (j’insiste sur mieux) se faire comprendre et connaître.
    On peut aussi imaginer les libraires profiter de “matière” pour “maîtriser le discours ” plus en profondeur et nourrir leurs présentations

    J’arrête. Le sujet est infini.
    Un passage à la Dimension Fantastique, un de ces 4 ?