Visa pour Ambremer

V

L’ogre me regardait de haut en bas. Enfin, surtout en bas, vu qu’il faisait près de deux mètres. Engoncé dans son uniforme de contrôleur, il tenait mon visa dans son énorme pogne. Il n’y avait pas d’autre mot pour qualifier cette main énorme et griffue. La touche civilisée de l’uniforme n’y faisait rien, je ne pouvais pas m’empêcher d’être mal à l’aise. Après de longues secondes à me dévisager, l’ogre me rendit enfin le papier tamponné et d’un grognement assorti d’un sourire aux crocs impressionnants me fit comprendre que je pouvais passer. J’attendis patiemment à l’autre bout de ce quai si particulier de la Porte Maillot. Fait étonnant, je remarquais quatre autres humains avec moi, dont trois femmes. Il n’était pas courant de voir autant de mes compatriotes s’embarquer pour l’Outremonde. Enfin le métro aux armes d’Ambremer s’arrêta dans le crissement désagréable de ses freins. Je regardais une dernière fois mon visa avant de le fourrer dans ma poche et de me diriger le sourire aux lèvres vers les portes de bois vernis qui s’ouvraient.

Petite mise en abyme pour ce qui est une grande joie : hier (16/09/2017), j’ai appris que Pierre Pevel avait retenu mon projet de nouvelle pour l’anthologie consacrée au Paris des merveilles.

Pierre Pevel a annoncé à la fin de l’été qu’il avait reçu 40 projets et qu’il en choisirait 5. La date fatidique était fixée au 18 septembre. Deux semaines de temps suspendu. Et voilà que le 16 je reçois un message sur Facebook : « Je vous annonce avec plaisir que j’ai décidé de retenir votre projet, et que je reprendrai contact avec vous prochainement ». Un sacré moment d’euphorie. Dans la foulée, Pierre Pevel publiait, toujours sur Facebook, que les 5 nouvelles étaient choisies. Il écrit être enthousiaste à propos de ce projet. Et moi donc !

Et maintenant me direz-vous ? Le vrai boulot commence. Il va falloir transformer ce synopsis en un bon texte qui fait honneur au cycle d’Ambremer. Le métro quitte tout juste la station…

Petit mot aux facétieux qui trouveraient que je compare Pierre Pevel à un ogre dans un élan de psychologie de bazar : j’évoque une scène du premier tome du cycle d’Ambremer. Pierre Pevel s’est montré direct et tout à fait aimable dans ses échanges 😉

EDIT : il semble que ça soit finalement 4 projets qui ont été sélectionnés.

A propos de l'auteur

Benjamin Lupu

Historien de formation, passionné de sciences humaines, d'archéologie et des littératures de l'imaginaire, Benjamin Lupu est l'auteur des Mystères de Kioshe, a participé au recueil des Contes et récits du Paris des merveilles dirigé par Pierre Pevel et a publié Le Grand Jeu, un roman d'espionnage steampunk se déroulant à Constantinople.

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