C’est fait. Après une dernière passe de mon lecteur (oui oui c’est toi Arnaud) et l’intégration de ses conseils avisés, j’ai envoyé à Pierre Pevel mon projet. Comme d’habitude, on se sent vidé après l’accélération des derniers moments. Je suis heureux d’avoir tenu les délais et d’avoir réussi à concrétiser un projet dans le superbe décor du Paris des merveilles. L’histoire ne demande qu’à grandir et j’espère qu’elle séduira le créateur du Cycle d’Ambremer. En tout cas, ça aura été un voyage magique dans la fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle. J’ai d’ailleurs noirci des dizaines de pages d’idées, autant de pistes d’histoires dans cette époque si riche. La réponse devrait intervenir dans les mois qui viennent et ce journal sera un peu silencieux d’ici là. (Je rappelle que je réponds à un appel à contribution et qu’il n’est pas sûr du tout que ça aboutisse.)
En attendant, parlons de deux détails importants : les dragons de Pierre Pevel et le choix du titre.
Le choix du titre
Le titre c’est le premier contact avec l’histoire. Est-ce qu’il résume ce qu’il va se passer ? Est-ce une énigme ? Doit-il être abstrait comme une simple étiquette de catalogue ou au contraire évocateur ? Pour ma part, j’aime les titres évocateurs de l’histoire qu’on va lire, si possible avec plusieurs sens :
- Des souris et des hommes de Steinbeck
- Les deux tours de Tolkien
- Un animal doué de raison de Merle
- Le peuple d’argile de Brin
Tous d’excellents romans d’ailleurs.
Les tomes du cycle d’Ambremer ont des titres de ce type et il fallait que je trouve un titre qui soit en accord avec eux :
- Les enchantements d’Ambremer
- L’élixir d’oubli
- Le royaume immobile
Difficile de savoir à l’avance ce qu’il va se passer dans chaque livre mais les titres incitent à en savoir plus, à en chercher le sens pendant la lecture. J’adore ce jeu de piste avec l’auteur.
Les titres naissent naturellement au cours de l’écriture. Souvent le titre arrive quand le récit est suffisamment mature. Pas de crainte, le petit déclic s’est bien déclenché pour la nouvelle-qui-n-a-pas-encore-de-titre. Mais si vous vous demandez pourquoi je ne vous le donne pas, c’est tout simplement qu’il pourrait changer en cours de route.
Les dragons de Pierre Pevel
Si vous avez lu des romans de Pierre Pevel de séries différentes, vous aurez peut-être remarqué que certains éléments sont récurrents. Par exemple, le concept d’Obscure ou les dragons. Bien sûr, c’est assez courant de retrouver des tics d’écriture plus ou moins prononcés chez un auteur. Parfois c’est même une marque de fabrique comme les héros masculins et musculeux de Robert E. Howard (le créateur – entre autres – de Conan le barbare). Chez Pierre Pevel, c’est presque un principe d’écriture. C’est volontairement qu’il reprend des éléments caractéristiques de ses autres romans pour les réinterpréter. C’est le cas des dragons – un personnage éculé des romans de medfan s’il en est – qui jouent toujours un rôle important dans ses romans (mon préféré étant celui du cycle de Wielstadt.) Pour autant, si les différents romans empruntent des éléments aux uns aux autres, ils ne se déroulent pas dans le même univers, ce qu’on aurait pu croire avant le cycle du Haut-Royaume, car Pierre Pevel a placé tous ses romans à différentes époques et lieux de l’histoire européenne. Certains des éléments récurrents sont évidents mais d’autres forment un jeu de piste pour qui s’attache aux détails. C’est un principe d’écriture qui m’a étonné au début mais que j’aime beaucoup au final. J’ai donc joué le jeu et j’ai fait un peu de récupération ;-).