Dans cet article, je m’amuse à dévoiler les détails réels des Portes de l’Outremonde.
Avertissement : si vous n’avez pas lu la nouvelle, n’allez pas plus loin.
Cela fait un peu plus de 6 mois que les Contes et récits du Paris des merveilles (une anthologie de nouvelles dans l’univers steampunk et féérique du Paris des Merveilles de Pierre Pevel) est sortie et que ma nouvelle Les Portes de l’Outremonde vit sa vie. Je me suis beaucoup amusé – et j’ai beaucoup appris – en écrivant cette histoire qui parle d’art, de peur et de magie. Je savais que Pierre Pevel est soucieux des détails historiques et je suis moi-même historien de formation. Cela m’a poussé à faire des recherches pour aller un peu au-delà d’une ambiance fantasmée de la Belle époque. (Le passé est aussi un vivier d’imaginaire, car même à un siècle de distance, l’histoire regorge de choses qui nous paraissent étranges et inspirantes.) Bien sûr, l’idée n’était pas d’écrire une nouvelle strictement historique, loin de là, mais j’avoue qu’inscrire mon imaginaire dans un réel même passé était très motivant *bruit du gloussement de l’auteur*.
Les Portes de l’Outremonde se passe en juin 1906, à Paris et à Meudon. J’ai repris les vêtements, le mobilier, les moyens de transports – comme les fiacres –, des événements (exposition universelle, inauguration du métro parisien…) et tout un tas d’autres détails qui sont souvent bien connus des lecteurs (ex. l’absinthe, les bagnes de Guyane ou la Sûreté générale). D’autres éléments s’inspirent l’époque comme le terrorisme anarchiste, l’affrontement artistique entre académisme et impressionnisme et bien sûr les œuvres de Rodin avec en premier lieu ses monumentales Portes de l’enfer.
Mais j’ai aussi introduit des éléments propres à l’histoire. par exemple, je précise que le mois est très chaud, presque caniculaire 😉 De même, vous pourriez faire les déplacements dans Paris encore aujourd’hui (mis à part si vous cherchez la maison de Griffont sur l’île Saint-Louis ou alors allez vous consoler en mangeant une glace Berthillon à deux pas). Voyons quelques autres irruptions du réel.
L’académie Charlemont
Au début de la nouvelle, on apprend que Griffont revient d’un entraînement de boxe française à l’académie Charlemont. Cette académie a réellement existé. Elle était tenue par Charles Charlemont. Charles Charlemont était un champion dans sa discipline et il est connu pour avoir remporté le « le combat du siècle » contre l’anglais Driscol en 1899 dans un duel entre boxe française contre boxe anglaise. On apprend également que Griffont a assisté à ce combat historique.
Pour le fun, le maître en action en 1924 avec une femme combattante en prime 👌
La page Wikipedia de Charles Charlemont
La fresque d’Apollon dans l’amphithéâtre Richelieu
Au cours de la nouvelle, Falissière inaugure la chaire des sciences et arts féériques à la Sorbonne. J’y mentionne une fresque représentant le dieu grec du soleil Apollon, les décors verts et une verrière au plafond. Cette fresque existe bien. Elle a été peinte par Pascal-Adolphe-Jean Dagnan-Bouveret et orne toujours l’amphithéâtre aujourd’hui. Ce lieu est tout simplement magique.
La villa des Brillants
Rodin habitait bien à la Villa des Brillants sur les hauteurs de Meudon. J’ai essayé de respecter au maximum les lieux. Le sculpteur y avait fait remonter le Pavillon de l’Alma où il avait exposé ses œuvres pendant l’exposition universelle de 1900. Rodin y vécut jusqu’à sa mort avec sa femme, Rose Beuret. Il y est enterré.
La page Wikipedia de la Villa des Brillants
Le funiculaire de Meudon
Pour se rendre la villa des Brillants, Griffont emprunte un funiculaire qui lui aussi a bien existé 🙂 Il a été inauguré en 1893 et faisait 183 mètres de long.
Page Wikipedia du funiculaire de Meudon
La compagnie des bateaux parisiens
Toujours pour se rendre chez Rodin, Griffont emprunte le service des batobus à vapeur de la Compagnie des bateaux parisiens. Ceux-ci ont bien existé jusqu’en 1917.
Dans la nouvelle, Griffont embarque à Hôtel de ville et débarque à Funiculaire.
Les cannes de Théodon Fils
Dans la nouvelle, Théodon Fils est un fabricant de cannes prisé par les magiciens (qu’est-ce qu’un magicien sans sa canne ?). Ce fabricant a bien existé et était particulièrement prisé.
Un article du Centre de recherche de la canne et du bâton sur Théodon Fils
La Renault 35
Dans la nouvelle, l’elfe Enëral se rend chez Falissière (dans le VIème arrondissement) en Renault 35 ou plus exactement en Renault AI 35 cv landaulet Kellner. La voici (sans le dragonnet) 🙂
Voilà, j’espère que ce bonus vous aura plu (ainsi que les Contes et récits du Paris des merveilles). À très bientôt pour de nouvelles histoires !