Un coup d’œil sur 2025

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Le début d’une année, c’est comme le début de l’écriture d’un livre : on part bille en tête. Puis arrive le ventre mou (pour moi, c’est souvent juillet et août) avant d’entreprendre l’ascension de la vraie montagne (la fin de l’année). On finit fatigué, forcément. Rassasié aussi. Mais également un peu éberlué face au travail abattu.

Le Solstice des ombres

Cette année, la majorité de mon temps libre a été consacré à l’écriture des Voix de Canaé, le tome 2 (et la fin) du Solstice des ombres, ma dark fantasy contant le tournant d’une guerre de religion imaginaire. Ce long voyage s’est achevé en novembre (2025) avec l’étrangeté d’être arrivé au moment et à l’endroit que j’avais imaginé en… 2023. Faire parvenir un roman jusqu’à vous est une histoire en soi avec son lot de zigzags émotionnels. C’est un long parcours semé d’embûches en parallèle de l’écriture. Pour le Solstice, c’est l’équipe des éditions Mnémos qui a fait le pari de me prendre à bord. Grand merci à elle, ainsi qu’aux artistes qui ont travaillé sur le projet : Ebrahel Lurci pour les couvertures et Stéphane Arson pour les cartes. Et puis merci à vous d’avoir accueilli Sœurs de haine, de vos retours et d’être venus à ma rencontre lors des festivals ou des dédicaces en librairie. Cette année, j’ai passé beaucoup de temps à échanger. C’est une période que j’aime beaucoup. Livrer au public ce qu’on a réalisé. Tenir en main le livre, en parler et le tendre à quelqu’un. Merci pour ces moments, motivants, drôles, bienveillants. Ils sont importants et cette année encore, je devrais de nouveau voyager pour vous faire découvrir le destin d’Umbrod, Héskarias et tous les autres.

Rendez-vous en février (2026) pour la suite et fin du Solstice des ombres : Les voix de Canaé, aux éditions Mnémos.

J’en profite : Le Solstice des ombres occupe le devant de la scène et c’est bien normal. Mais, j’ai aussi eu la belle surprise de vous voir pour mes autres histoires, que ce soit Les Mystères de Kioshe (ma série d’enquêtes de fantasy dans le même univers que le Solstice) ou Le Grand Jeu (mon roman d’espionnage steampunk dans une guerre froide transposée au XIXe s), sans oublier le Paris des merveilles. C’est la magie des histoires. Elles demeurent, attendant d’être découvertes.

Nouveaux projets, fantasy Belle Époque et saga maritime

Entrée du cabaret L’enfer à Paris au début du XXe s.

Mais cette année (2025), il y a eu d’autres plaisirs. Fin 2024, Sylvie Poulain et moi nous sommes lancés dans un nouveau projet (forcément un peu fou) : une fantasy Belle Époque, une enquête rocambolesque pleine de magie et d’humour menée tambour battant par des personnages truculents dans un Paris fantasmé dans la fin du XIXe s. Et toute l’année, on a charbonné. La moitié du roman est dans la boite et nous sommes à la recherche de son éditeur. On a hâte de vous faire rire et de vous émotionner (oui, c’est un verbe). Cerise sur le gâteau (allusion directe au roman, vous verrez), nous avons aussi un titre : La prophétie des poissons rouges. Ce projet est un souhait de longue date et y revenir est chaque fois un bonheur.

Navires de la Maison Greyjoy dans le Trône de fer

Depuis la fin de l’écriture du Solstice, je laisse mon imagination vagabonder dans le grenier à idées. Celle qui m’attendait parle d’une fantasy qui se passe sur l’eau. Peut-être avez-vous remarqué que mes histoires de fantasy partagent un univers ? Je peux même dire qu’une histoire en engendre une autre par les germes qu’elle contient. Ainsi, Umbrod et Asthor dont traite Le Solstice des ombres sont-ils parties constituantes des Mystères de Kioshe. Il suffit d’une allusion, parfois une seule phrase, pour me faire repartir en exploration. (Je précise pour les grognons de service que chaque livre se tient seul et peut être lu indépendamment.) Dans le Solstice, j’aborde la culture des Vaeks, des nomades des mers. J’évoque, au travers du personnage de Bataruk, leurs héros, leurs coutumes et leur destin, et ça n’a pas loupé, j’ai envie de vous conter une de leurs sagas. Il n’y a rien encore qu’un monceau de notes et cette brume des prémisses d’un roman, mais l’envie est bien là, solidement ancrée.

Réécrire pour le jeu de rôle

Je joue au jeu de rôle depuis les débuts de mon adolescence. Je fais partie de cette génération qui a logé son imaginaire dans ce loisir pour ensuite venir à l’écriture classique et je joue encore. Les Mystères de Kioshe ont d’abord été des aventures autour d’une table. Après une pause de plusieurs années pendant lesquelles j’ai surtout été joueur à la suite de la fin d’une longue campagne, je suis redevenu meneur de jeu cette année.

Couverture du Quickstart Guide to Investigations

Avec plaisir et gourmandise, j’ai lancé trois projets :

  • Un scénario d’enquête se déroulant quelques années avant le Solstice des ombres : cette partie est toujours en cours. Elle devrait se terminer en 2026 et j’espère pouvoir la mettre à disposition du public ensuite.
  • L’île de fer, un scénario d’espionnage précédant le Grand Jeu : j’ai écrit cette aventure pour la faire jouer aux Imaginales. L’expérience a été très bien reçue et j’espère récidiver cette année. Je l’ai faite jouer à 5 reprises tout au long de l’année et je suis en train de finir de la formaliser pour la mettre en téléchargement sur DriveThruRPG.
  • Des articles et des suppléments pour le jeu de rôle Savage Worlds : le jeu de rôle, c’est aussi du game design et j’ai rédigé 2 articles sur le site Torgan.net (Conseils pour gérer une enquête et Exploration de donjons). Enfin, je suis revenu à l’autoédition avec deux suppléments (en anglais !) publiés sur DriveThruRPG (A Quickstart Guide to Investigations et Beginning Savage Worlds with Classic Fantasy) qui se sont vendus à plus de 400 exemplaires.

Mélanger écriture en anglais, jeu de rôle et autoédition a été une bouffée d’air frais. Plaisir accentué par le chemin inverse d’adapter mes romans en jeu de rôle. Ainsi, mes deux imaginaires se répondent. J’espère encore développer ce nouveau (et ancien, à la fois) versant créatif.

Comme je vous le disais en introduction, je suis un peu éberlué par le chemin parcouru. J’ai hâte de vous retrouver en 2026 et c’est aussi l’occasion de vous remercier de me soutenir. En attendant, passez de belles fêtes de fin d’année. À bientôt.

A propos de l'auteur

Benjamin Lupu

Historien de formation et passionné par les sciences humaines, l'archéologie et les littératures de l'imaginaire, Benjamin Lupu publie cette année Le Solstice des ombres, une fresque de dark fantasy qui plonge ses personnages dans les tourments d'une guerre de religion.

Auparavant, après avoir contribué aux anthologies du Paris des merveilles de Pierre Pevel, il a écrit Le Grand Jeu, une Histoire réinventée qui mêle steampunk et espionnage dans le cadre éclatant de l'Istanbul de la fin du XIXe siècle, ainsi que la série d'enquêtes de fantasy Les Mystères de Kioshe.

Ses récits explorent les méandres de petites et grandes histoires imaginaires pour narrer des choix difficiles, le courage, la fraternité, les amours, ainsi que la fantaisie et l'humour, qui jalonnent le destin.

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