Ces 4 dernières années, sans vraiment m’en rendre compte, j’ai exploré 3 villes au travers de mes récits : Paris, Kioshe et Constantinople (aujourd’hui Istanbul). Même s’il m’est arrivé de prendre de petits chemins de traverse (notamment dans mes nouvelles Noch’ Monstra et Renaissance), l’essentiel du mon parcours d’écrivain a emprunté leurs rues. Serais-je un auteur urbain ?
Kioshe
La première cité dans laquelle je me suis plongé et sans doute celle qui a les prononciations les plus hasardeuses chez mes lectrices et lecteurs 😅 (prononcez ki-o-cheu comme dans Antioche).
Kioshe est une cité baroque et cosmopolite située dans un monde de fantasy. Elle plonge clairement ses racines dans ma passion pour les villes de l’antiquité occidentale, ainsi que les cités de l’Inde et du Moyen-Orient. J’ai pris un plaisir fou à en dessiner les quartiers, les rues, les temples et ruines. On y entre symboliquement par l’arc des arrivées à bord de caravanes de gigantesques quadrupèdes qui évoquent plus ou moins les diplodocus (les obaks). J’espère que les lecteurs ont le sentiment de s’y perdre, de sentir l’odeur de ce vendeur de brochettes au détour d’une rue, de presser le pas pour gagner le temple d’Asthor ou la présence d’esprit de s’excuser auprès du porteur qu’ils auraient bousculé par inadvertance. Mieux, j’espère qu’ils se sont invités, un peu comme un témoin invisible au quatre coins de la ville, par dessus l’épaule des 3 protagonistes de ces 11 histoires qui n’en forment qu’une, celle du destin de la magicienne déchue, Tirséa Mortevue.

Découvrir les Mystères de Kioshe
Paris (des merveilles)
La seconde ville, c’est le Paris de la Belle Epoque revisité par Pierre Pevel au travers des romans du Paris des merveilles, où les créatures des contes de fée vivent aux côtés des humains. Les magiciens ont pignon sur rue et résolvent les problèmes et les mystères que cette cohabitation ne manque pas d’engendrer. Pierre Pevel a décidé d’ouvrir son univers à des auteurs et autrices invités au travers de 2, bientôt 3, anthologies. J’ai eu la chance donc me balader dans ma ville natale au travers de la nouvelle Les portes de l’Outremonde où le sculpteur Rodin se confronte à la magie. Quel plaisir de peupler Paris de sirènes, de dragonnets, d’elfes et de gnomes. C’est sans fin et d’ailleurs j’aurai le plaisir de repartir dans cet univers pour une seconde nouvelle en 2022.

Découvrir le Paris des merveilles
Constantinople
Pour Le Grand Jeu, un roman d’espionnage et d’aventure steampunk se déroulant dans un XIXème siècle en proie à une guerre froide prématurée, j’avais besoin d’un nid d’espions. Constantinople, alors capitale foisonnante de l’Empire ottoman, s’est imposée à moi. Ce fut un travail complètement différent que de retrouver l’ambiance de cette ville en pleine mutation en 1885. J’ai passé des heures sur les cartes qu’en avaient fait les ingénieurs français et les centaines de photos d’époque. J’ai vraiment eu l’impression d’emprunter une machine à remonter dans le temps. La richesse d’Istanbul (le nom actuel de Constantinople) est un puits infini d’histoires. Si en plus, vous y ajoutez des éléments fantastiques (au hasard des dirigeables géants et des exosquelettes à vapeur), ça vous donne le décors parfait pour une action trépidante.
